La collective La Batarde organise une rencontre-débat pour présenter le dernier numéro de son magazine consacré à la conciliation.
La conciliation, loin d’être un espace d’entente entre différentes sphères, est considérée comme un éternel déséquilibre entre la sphère professionnelle et … tout le reste : la famille, les amis, le temps pour soi-même, l’engagement social et civique… la vie quoi ! Que l’on soit parent ou pas, la ligne séparant la vie pro et la vie privée s’épaissit par moments tandis qu’à d’autres elle se contracte tellement qu’elle devient imperceptible. On finit, beaucoup trop souvent, par renoncer à l’un ou à plusieurs aspects de notre vie au profit des obligations professionnelles, et la vie nous échappe, elle glisse entre les doigts.
Ce 04 février 2024 à partir de 15h | Demain Jamais – 73, rue Maghin 4000 Liège
« Ce dossier sur la conciliation a eu un effet particulier pour La Bâtarde. Chacune de nous s’est trouvée comme « en jeu » dans les enquêtes, les témoignages, les textes à lire. Nous avons expérimenté les attentes de la conciliation, voire nous avons dépassé nos propres limites vis-à-vis de la conciliation en faisant ce dossier. Il y a eu une effet libérateur à prendre ces questions en charge, collectivement. Nos discussions, nos encouragements à l’écriture, nos relectures ont nourri nos textes et nos perceptions. Il a été crucial pour nous d’entendre d’autres voix remettre en question ce système : des intervenant.e.s ayant participé à l’enquête, des autrices et des auteurs d’ouvrages, d’articles scientifiques, de podcasts, de BD, et un nombre incalculable de ressources. Elles permettent de croire que la « déconciliation » peut être réfléchie collectivement et que nous ne sommes pas les seules à regarder le problème en face, à défier ces soi-disant politiques de conciliation féministes qui rafistolent le système sans s’y attaquer profondément. »
Collective La Bâtarde ? Petite sœur du projet Sorcières, La bâtarde naît au croisement de différents collectifs d’éducation populaire et d’auto-santé ; d’une chorale féministe et d’un gender-lab liégeois; des lieux qui rendent possibles des liens d’amitié et d’engagement entre quatre femmes 2aux pratiques d’écritures diverses. Si elles vivent aujourd’hui entre Bruxelles, Paris, Liège et Tunis, elles fondent ensemble une collective d’écritures féministes où confronter leurs réalités à divers endroits géographiques et sociaux, quand elles sont tour à tour journaliste, chercheuse, travailleuse culturelle, étrangère, précaire, patiente, mère ou amoureuse, afin d’explorer leurs propres (il)légitimités et lieux de privilèges.