Sans revenir sur ce qui a mené à la situation que nous vivons actuellement et sur ce qui aurait éventuellement pu l’empêcher, rappelons que la gestion de l’épidémie de Covid-19 en 2020 en Belgique s’est traduite, entre autres, par deux grandes périodes de confinement. Une première instaurée en catastrophe au printemps, puis une seconde arrivée sans surprise à l’automne. Dès le mois de mars, nombre de scientifiques annonçaient déjà que la crise sanitaire durerait probablement deux ans, jusqu’à ce que le virus disparaisse ou que soient trouvés les moyens médicaux pour le soigner ou s’en prémunir. Il s’agissait donc, dès l’été, d’avoir une approche plus prévoyante et anticipative, permettant d’éviter un nouveau confinement.
Pourtant, c’est la capacité d’accueil des hôpitaux qui a été la base inamovible des choix politiques, sans tenir compte des besoins exprimés par le secteur des soins, ni des effets dévastateurs d’un confinement sur la santé physique et psychologique de la population. Sans oublier les désastres économiques pour les secteurs à l’arrêt, en particulier l’horeca, la culture, le sport, les métiers de contact, les petits commerces, qui sont à chaque fois parmi les premiers à devoir fermer et les derniers à pouvoir rouvrir.
Car il n’a échappé à personne que les restrictions ne s’appliquent pas de la même manière à différents pans de la société : certains sont considérés comme de simples variables d’ajustement et sont régulièrement mis à l’arrêt pour permettre à d’autres, jugés « essentiels », de continuer à tourner. Pendant le premier confinement, un tiers de la population active a continué de se rendre au travail. Le second confinement est allé plus loin en offrant des dérogations permettant à toute industrie, usine ou entreprise où le télétravail n’est pas possible, de continuer ses activités. À la rentrée de septembre, les écoles ont rouvert sans être néanmoins dotées des moyens nécessaires pour contenir la circulation du virus. Depuis le déconfinement d’été, les transports en commun n’ont pas suffisamment adapté leur offre ni leurs mesures de précaution. Avec le reconfinement d’automne, des couvre-feux inquiétants pour les libertés publiques nous ont empêché de sortir en rue tard en soirée, même seul•e, tandis qu’une foule de personnes pouvait continuer à se côtoyer en journée dans les transports publics, les centres commerciaux, certaines entreprises, etc. Lire la suite