Chemins et paroles

Depuis vingt ans, le Festival invite des voix du monde, des Voix de Femmes. Au cours de toutes ces années de concerts, le public a écouté plusieurs centaines de voix venues de villes, de campagnes, d’îles, de déserts, de forêts ou de banlieues  lointaines. Plus de soixante cultures différentes ont été représentées sur nos scènes, à Liège, Bruxelles et Anvers. Plusieurs dizaines de langues, de patois et de dialectes d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine. Des voix, chacune dans leur langue, ont chanté l’identité, la culture, la résistance.

Cette diversité, nous l’avons questionnée à travers une rencontre que nous avons appelée « Cultures en résistance » : une tentative pour comprendre quelques petites choses de la vie de ces personnes que nous invitons. Chez elles, là-bas, dans ces contextes si différents, comment font les femmes pour vivre, pour grandir, pour devenir ?  Comment choisissent-elles d’être artiste ? Quelles sont les implications de ce choix ? Filiations, transmissions, héritages, ruptures – ou simples hasards de la vie ? Six rencontres « Cultures en résistance » ont posé ces questions qui rejoignent l’interrogation initiale du Festival : le rôle et la place des femmes dans toutes les cultures.

Cette année encore, le 10è Festival Voix de Femmes est parti à la recherche de ces voix qui nous troublent et nous renvoient à la question de l’Autre : elles viennent du Burkina Faso, du Mali, de Colombie, de Mayotte, du Rwanda, de Côte d’Ivoire, de Grèce, d’Algérie, de Pologne, d’Italie, du Brésil. Au-delà de la fascination musicale, nous avons voulu savoir, pour certaines d’entre elles, ce qu’elles nous disent.

Elles chantent l’amour, oui, et l’ivresse, et le désir, et la perte et la souffrance. Mais aussi elles dénoncent le statut des femmes, l’obscurantisme, la violence. Un chant traditionnel parle d’une jeune fille qui transgresse les règles sociales, un autre parle de l’école et de l’alphabétisation, un troisième s’adresse à la femme des champs qui cultive la terre et à la femme des quartiers qui est l’espoir. Entre les lignes d’un poème, l’homme, lui aussi, soupire, et poursuit, inlassable, le rêve d’une Magicienne.

Ce « Regards Croisés » offre au spectateur du Festival Voix de Femmes, une sorte de sentier, un pointillé que l’on peut suivre si on le veut pour, accompagné de quelques mots, comprendre, par bribes, ce que leurs chants nous disent.

Brigitte Kaquet

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D’une Certaine Gaieté (D1CG) est un foyer contre-culturel itinérant fonctionnant comme un incubateur des discours et pratiques minoritaires. ​
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